

Faites un don pour co-créer la nouvelle scénographie augmentée et aidez-moi à visibiliser !
L’appel aux dons est ouvert afin d'agrémenter l'exposition d'une salle immersive.
Mon objectif : visibiliser davantage ce qu'est le deuil périnatal et permettre aux visiteurs d'entrer plus facilement en empathie grâce à l'immersion visuelle, auditive et sensorielle.
House of Souls est une exploration intime du parcours de femmes et d’hommes confrontés à un deuil périnatal c’est-à-dire à un/des cas de grossesse(s) arrêtée(s) de façon précoce/tardive ou dans les premiers jours suivant la naissance.
En créant une petite pièce qui nous apparaît comme devenir cette “maison commune” symbolique où la photographie sert de tremplin à la circulation libre de la parole de ces parents, je nous invite tou-te-s à rencontrer la réalité de leurs parcours.
En prenant le temps de les vivre et de les écouter, nous accédons à la part invisible de leur vécu et à leur quotidien marqué par l’absence.
En se dévoilant à nous dans cette co-création commune vers une réelle prise de conscience de leurs expériences, tou-t-e-s ces parents nous renvoient à l’absence qui habite chacun-e d’entre nous, celle d’un enfant dramatiquement perdu, d’un être aimé qui échappe et à nos possibilités intimes de transformation et de (re)création.
Métaphoriquement, ce qui m’intéresse c’est de nous emmener tou-t-e-s, collectivement, à l’intérieur du ventre, le leur et celui de chacun-e d’entre nous.
Car si le regard est le reflet de l’âme, le ventre en est clairement sa maison.
Notre maison de l’âme à tou-t-e-s.
Rose Denis
L’EXPOSITION QUI SENSIBILISE AU DEUIL PÉRINATAL




LE DISPOSITIF
La «matière» est multiple : extraits de témoignages, photographies argentiques, montage vidéo de 28 minutes, extraits audios thématiques, documents de recherche et de travail,...
En mobilisant tous les canaux sensoriels du visiteur, l'exposition propose une expérience d’attention, un voyage personnel. Le voyage de tous ces parents, comme celui de chaque visiteur.
Le côté hybride et organique est présent dès les prémisses du projet pour permettre aux visiteurs «d’entrer» dans l’exposition, comme d’entrer «dans leurs ventres», dans une introspection au cœur de lui-même pour recevoir l'œuvre dans le/son ventre… le seul endroit où puissent réellement résonner les ressentis.
La scénographie se veut vivante, mouvante, mutante, non conventionnelle s’adaptant tant à l'espace qui la reçoit qu'à la vie du projet.
L’exposition augmentée invite à décloisonner le regard sur le fond comme sur la forme proposée. Le public devient peu à peu acteur-ice de cette maison commune.
La matière augmentée :
Une salle avec des tableaux animés comme reflets sensoriels du vécu réel des parents...
En octobre 2025, à l’occasion de la journée sensibilisant au deuil périnatal le 15 octobre, l’exposition revient dans une version augmentée à Bruxelles.
Une nouvelle pièce, plus immersive, mêlant quatre tableaux vidéos-animés clôturera l’exposition.
Construite comme une ”maison symbolique” chaque tableau se déroule dans une pièce spécifique de la maison et à un moment particulier de la journée (aube, matin, après-midi, soir), la scénographie de l’espace sera conçue pour vivre le temps d’un jour auprès d’elleux et de leurs témoignages.
Pourquoi ce nouveau dispositif ?
Entrer dans la maison de quelqu'un reste quelque chose de très marqué pour beaucoup : c'est l'accès à l'intimité.
Vivre au temps des parents (un temps parfois lent ou arrêté), bouger à leur rythme (parfois en recul, en rebond ou en statut quo), écouter à leur rythme (des mots qui défilent, butent ou s'émancipent) sont des territoires qui permettront à chacun-e qui visite ce nouvel espace de sentir la proposition finale : que chacun-e puisse mettre ce sujet en lumière comme un besoin fondamental pour le collectif; mais aussi puisse se laisser transformer par leurs maux/mots (comme ces parents ont pu faire preuve de résilience, de (re)création).
L'art est un vecteur collectif (aussi) de soin, de guérison et d'ouverture : à son échelle, cet espace souhaite offrir cette possibilité.
L'art devient espace de guérison individuelle et collective.
Actuellement, un tableau-vidéo a été construit et tourné avec une maman, Marie, qui nous parle de sa fille Pia.



Dans ce premier test du dispositif, Marie nous invite dans la mélancolie matinale du temps arrêté de sa salle de bain, lieu ressource pour elle après le décès de Pia. Là où l’eau, les rayons de soleil sont des signes extérieurs, clins d'œil dans ce temps arrêté où la charge mentale familiale reprend pourtant très vite le dessus et ses droits.
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Nous souhaiterions réaliser trois autres tableaux pour compléter l’exposition avec d'autres parents.
Cette pièce permettrait une réelle immersion qui invite à décloisonner le regard sur le fond comme sur la forme proposée, le public devenant alors peu à peu acteur-ice, partageant le temps de sa visite cette maison commune.
HISTOIRE(S) AUTOUR DU PROJET
Rien de faux là-dedans
Le ventre est l’image de la vie. Le centre de notre énergie vitale où tout commence, où la vie apparaît, puis grandit. Certain-e-s l’appellent même “le deuxième cerveau”.
En novembre 2020, seule chez moi, je fais une « fausse couche ». La sensation primaire de vie se heurte alors brutalement à celle de la mort. Dans un bout de moi, quelque chose se rompt, quelque chose qui, je le sens très vite, intimement, me suivra pour toujours.
Je prends alors la mesure véritable de ce terme « fausse couche » marqué de quelque chose de «faux», mais me ramenant pourtant à une réalité si vraie, abrupte et bien réelle.
Un deuxième terme, jusque-là abstrait, entre dans mon vocabulaire courant : «deuil périnatal» . Ce deuil singulier qui commence dans le corps, dans le ventre de la femme. En l'occurrence, dans mon ventre.
Je constate un silence collectif assourdissant autour de cette expérience et beaucoup de tabous sociétaux entourant ces vies miniatures, des formes d’oubli, de déni ou d’indifférence alors qu’en Belgique/en France 1 femme sur 4 vit/vivra une fausse couche sans forcément (pouvoir) en parler, le nommer ou être accueillie dans sa maternité. Sans parler des hommes qui n’ont souvent malheureusement pas non plus la possibilité, les outils ou l’espace, pour exprimer leur souffrance.
Très vite, des questions me chamboulent : pourquoi est-on autant percuté par quelqu’un qu’on perd alors qu’on ne le connaît pas ou qui n’est pas encore «quelqu’un» ? Pourquoi est-il si difficile de l’évoquer ailleurs qu’en soi ? Pourquoi ai-je/avons-nous besoin de transformer cet événement en quelque chose de «positif», d’en faire quelque chose ?
Comment montrer la vie qui se renouvelle en parlant de la mort ?
J’ai besoin de transformer cette perte et je décide d’aller à la rencontre de parents confrontés au vide et à l’absence; de choisir l’art pour m’emparer de l’expérience réellement traversée par ces hommes et ces femmes; pour que le collectif ait la possibilité de mieux comprendre leur «monde» (... de se comprendre?). Différentes trajectoires de vie marquées par une ou plusieurs grossesse(s) arrêtée(s), le décès d’un bébé in utéro, la mort d’un des deux jumeaux… s’invitent alors et s’évoquent librement. Différents profils, différents parcours, tous singuliers.
Une fracture intime mais bien réelle
En commençant mes rencontres avec les parents (et notamment en photographiant les ventres de mamans) je capte une intensité figée dans un passé plus ou moins proche, mais surtout, la vérité d’un moment gravé, une trace invisible que les parents gardent en eux, qui n’a pas pu sortir, et qui pourtant reste, le temps passant, indélébile. Une forme d’abstraction fantomatique qui, tout à coup, prend place sous mes yeux lorsque je prends le temps de l’écoute active. La plaie ouverte d’une parole pourtant difficile à libérer et à entendre pour l’autre, que ce soit dans le cercle privé, amical, familial, professionnel ou à plus grande échelle.
Car ce deuil dans lequel les parents sont inévitablement plongés, est souvent vécu très différemment par ceux qui les entourent. Le bébé n’ayant pas pu être présenté, vu ou complètement formé dans tout ce qui ferait de lui un être humain, il y a un vrai choc entre le ressenti des parents, qui ont nourri depuis plus ou moins longtemps la venue de ce bébé et se confrontent au vide, et aux ressentis des personnes extérieures, pour qui cette conscientisation ne s’est pas faite concrètement et dont le corps n’a pas été impacté. Il y a un non-événement pour les proches, la rencontre de l’enfant mort ou les funérailles (lorsqu’elles ont lieu), se faisant dans un cercle très restreint qui n’est pas un événement social. Ni sa vie, ni sa mort ne l’étant.
Ces premiers sentiments se renforcent lorsque je me renseigne sur les histoires d’autres parents ayant été confrontés à cette perte depuis plusieurs (dizaines) (d')années. C’est le cas d’A., une maman qui a quatre enfants (dont trois sont vivants) et a perdu pendant sa grossesse son premier garçon, Henri, en 1980. Elle se confie à moi lors de notre premier échange : “Je n’en ai jamais, jamais, parlé, c’est ça. Quand j’étais plus jeune, on n’en parlait pas, c’était tabou, j’ai pas eu le droit de pleurer, je n’ai pas pu m’exprimer.” La plupart d’entre iels me remettent en évidence le fait d’une parole impossible à dire, et ce, sans grand champ d’amélioration malgré les années passant. Seuls les cercles de parents endeuillés, les thérapeutes spécialisés écoutent cette parole, l’entendent, la comprennent, lui donnent un sens.
Il y a cependant un besoin évident de dire, dans un spectre plus large, sans honte, ni tabou. Sans jugement. D’oser sortir de soi pour rencontrer et interpeller le collectif.
L’intime est politique et collectif.
House of Souls s’inscrit dans le cadre de la libération de ces vécus. Elle en est à la fois un témoignage multiple et l’endroit qui permet de tout dire quand les mots manquent.
ANCIENNES MISES EN PLACE

« Je ressens peut être plus les choses qui se passent dans mon ventre parce que je pense que quand on a été à l’écoute, c’est bête, mais ce genre de gargouillis, de choses comme ça… Je les ressens plus… Ou des mouvements qu’on peut avoir dans l’utérus. Ces choses-là je les ressens plus, qui peuvent d’ailleurs être ressenties comme des coups… Je touche mon ventre encore souvent aujourd’hui, c’est une maison »
Julie M.
ROSE DENIS & LOUP ASBL
Rose Denis est autrice et réalisatrice. Elle étudie d'abord les langues et littératures romanes à Louvain-la-Neuve, la scénographie et la criminologie, en se formant parallèlement en actorat afin d’intégrer le Conservatoire National de Bruxelles. Elle décide finalement de partir à Paris où elle étudie l’acting dans deux cursus différents, devient assistante-coach en technique Meisner puis actrice du Studio.
Après une dizaine d’années de travail en tant qu’actrice, elle se forme à la réalisation, travaille en co-écriture sur plusieurs projets de courts et longs métrages de fiction et un recueil de nouvelles, ‘Rencontres avec mon ombre’ qu’elle auto-édite en 2014. Parallèlement, elle crée une entreprise en communication. Sa pièce de théâtre comique ‘Meurtres à Cripple Creek’ reçoit en 2012 un Petit Molière. En 2018, Rose retrouve la Belgique et se concentre exclusivement sur ses projets en tant qu’autrice et réalisatrice parallèlement à la création d’une entreprise concept avec son frère (Sea of Clouds, le premier centre de flottaison belge).
En 2020, elle met en scène l’artiste de jazz Fanny Bériaux dans un seule en scène immersif, ‘Rebirth’ et s’occupe du casting de l’enfant (rôle principal) pour Earwig de Lucile Hadzihalilovic. En 2021, Rose commence à travailler à l'élaboration d'une exposition photographique et immersive sur le deuil périnatal intitulée 'House of Souls' qu’elle produit avec son asbl Loup qui voyage en Belgique, France et Suisse depuis et rencontre un bel engouement médiatique. Quelques mois plus tard, elle écrit et réalise le clip ‘Toi l’Homme’ de Kloé Lang.
Fin 2023, elle réalise son premier court métrage 'Même pas le chant des oiseaux' qui s'intéresse à la thématique des disparitions de mineurs commises par des tiers.
Après avoir travaillé sur 'Fauve’, un récit théâtral touchant à l’humanisation des mères infanticides qu’elle a adapté en livre (en lecture chez des maisons d’édition), Rose travaille actuellement sur deux albums jeunesse (Kinou et La petite fille à la pomme), son prochain court métrage (Out of the box), La petite géante et Fauve, ainsi que l’Innocence Sauvage, trois longs métrages produits par Bilico - Caroline Houben. Depuis 2022, elle travaille en collaboration avec Anthony Rey (Hélicotronc) à la production de ‘La maison des âmes’ (ce documentaire s’inspire de l’exposition House
Actuellement, ses courts métrages « Même pas le chant des oiseaux » et « La petite fille à la pomme » (premier court métrages d’animation produit par Caméra etc) sont en diffusion.
Loup est le prénom que j'aurais voulu donné au petit bout d'être que j'ai perdu. Son nom est désormais celui de mon Asbl que j'ai créée avec ma tribu et qui a pour but d’encourager l’expression artistique singulière belge, la mise en avant de jeunes créateurs et la création de projets sortant des standards et du cadre classique (multi supports, multi médiums, thématiques sociétales complexes ou confrontantes,…) sous toutes ses formes, et d’en sensibiliser le public. Elle s’attèlera à favoriser le dialogue et la synergie entre différentes types d’arts.
L’équipe principale autour de l’exposition sans qui rien n'aurait été possible : Nastasja Saerens, Charlotte Cristin, Ayrton Heymans, Guillaume Jacquart, Hugo Corson.

PRESSE



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Sea of Clouds - centre de flottaison & d'expérience sensorielle
J'ai créé cet endroit dédié à la flottaison avec mon frère en octobre 2019. Le lieu nous a accueilli gratuitement pour les entretiens filmés et les photographies et a continué de nous soutenir en nous permettant d'exposer pour la première fois à Bruxelles en janvier 2022.