sam. 22 janv.
|Bruxelles
House of Souls
exposition photographique & immersive sur le deuil périnatal (entrée libre) (flottaison accessible sur réservation)
Heure et lieu
22 janv. 2022, 11:00 – 23 janv. 2022, 20:00
Bruxelles, Rue Haute 180, 1000 Bruxelles, Belgique
À propos de l'événement
House of Souls est une exploration intime du parcours de femmes et d’hommes confrontés à une fausse couche ou à une mort in utéro.
En créant une alcôve où la photographie sert de porte à la circulation de leurs paroles, je nous invite toutes et tous à nous confronter à la réalité de ces évènements.
En avançant dans le processus de création photographique et en suivant leur parcours de deuil vers une forme de résilience, nous accédons à la nécessité d’une meilleure prise en compte collective de leurs traversées. . PREAMBULE Depuis que je suis très jeune, je suis comme envoûtée par les ventres. Cette région cachée derrière le nombril, cet espace central du corps, où tu commences. Le ventre, l’image de la vie par excellence, où la vie apparaît, parfois miraculeusement, puis grandit ou disparait. Pour les femmes et aussi pour les hommes, le ventre, le sacral, représente l’énergie vitale. C’est le lieu des émotions qu’on montre, crie, dévoile, garde enfouies. Certains l’appellent le « deuxième cerveau » : reflet de nous-mêmes, de notre histoire passée, de nos blessures. Il détient la mémoire du corps, de ce corps, de notre corps. Un esprit peut oublier mais notre corps n’oublie jamais. Ce ventre est pour moi comme l’encre indélébile de notre vie, de notre passé, de nos blessures, de nos forces. C’est un véritable miroir de ce que nous sommes, voulons être. Notre maison de l’âme.
Je pense depuis plusieurs années à créer un projet photographique autour de ce que j’appelle “House of Souls” - la maison des âmes. Il y a quelques mois, l’appel de ces ventres est venu me rattraper d’une façon viscérale alors que j’ai fait une fausse couche. La sensation primaire de vie s’est confrontée pour la première fois brutalement à celle de la mort. Dans un bout de moi, quelque chose s’est rompu. Quelque chose qui, je le sens intimement, me suivra pour toujours. Très vite, des questions sont venues me chambouler ; elles sont intimement liées à l’envie de donner vie à ce projet d’exposition. . LE DISPOSITIF Pourquoi est-on autant percuté par quelqu’un qu’on perd alors qu’on ne le connaît pas ou qui n’est pas encore ‘quelqu’un’ ? Pourquoi est-il si difficile de l’évoquer ailleurs qu’en soi ? Pourquoi avons-nous besoin de transformer cet événement en quelque chose de ‘positif’, d’en faire quelque chose ? Comment montrer la vie qui se renouvelle en parlant de la mort ?
Ces réflexions mêlées évoquent quelque chose qui nous touche au plus profond de ce que l’on est. Une fracture intime, invisible… et pourtant bien réelle. La plaie ouverte d’une parole difficile à libérer et à entendre pour l’autre, que ce soit dans le cercle privé, amical, familial ou à plus grande échelle.
Ces premiers sentiments m’ont donné envie de me renseigner sur les histoires d’autres parents ayant été confrontés à cette perte, celle d’un fœtus ou d’un bébé à l’intérieur du ventre de la mère. J’ai alors recueilli des témoignages de mamans et de papas endeuillés parfois depuis plusieurs années. Toutes et tous, m’ont remis en évidence le fait d’une parole impossible à dire. Où seuls les cercles de parents endeuillés, les thérapeutes spécialisés, semblaient formés à recevoir cette parole, et à l’entendre, la comprendre, lui donner un sens. Il y avait donc un besoin évident de dire, dans un spectre plus large, sans honte, ni tabou. Sans jugement. De sortir de soi pour interpeller le collectif.
Aussi, parallèlement, j’ai pris personnellement conscience d’un véritable deuil à faire et de quelque chose à ‘transformer’. Que cela soit dans la fausse couche ou dans la perte d’un bébé in utéro, toutes et tous m’ont relayé ce deuil d’un « quelqu’un » pour qui l’on avait souvent projeté très tôt beaucoup de choses ; des souvenirs à vivre et à partager ensemble. Et aussi étrange que cela puisse paraître, même dans une fausse couche précoce, cette sensation s’exprimait dans la plupart des cas. Chez les deux, le corps marqué de la femme par une présence, même courte, m’a donné l’envie de créer un espace pour cette trace indélébile à garder, et à faire voir.
Lorsque j’ai décidé de terminer les entretiens par la prise photographique du ventre de la femme j’avais pour désir, au travers de ce volume s’imposant en cadre serré à l’image, de montrer cette « trace » qu’on garde en soi, qui n’a pas pu sortir de soi, et qui pourtant reste, le temps passant, indélébile. Une forme d’abstraction fantomatique qui tout à coup, prend toute la place de ce que l’on peut observer. D’une histoire qui s’ouvre et se dévoile, d’une fracture intime qui s’exprime et qui se révèle féconde d’autre chose.
Car ce deuil dans lequel les parents sont inévitablement plongés, est souvent vécu très différemment par les très proches, l’entourage professionnel ou les amis. Le bébé n’ayant pas pu être présenté, vu ou complètement formé dans tout ce qui ferait de lui un être humain ; il y a un vrai choc entre le ressenti des parents, qui ont nourri depuis plus ou moins longtemps la venue de ce bébé et se confrontent au vide, à l’absence, par rapport aux ressentis des personnes extérieures, pour qui cette conscientisation ne s’est pas faite concrètement et dont le corps n’a pas été impacté. Il y a un non-événement pour les proches, la rencontre de l’enfant mort se faisant dans un cercle très restreint qui n’est pas un événement social. Ni sa vie, ni sa mort ne l’étant.
Le processus photographique et ces réflexions m’ont donné l’envie de travailler autour de cette parole à recevoir, de ce chemin de deuil à entamer par les parents, pour arriver, malgré tout, à en sortir quelque chose ; de ce chemin de compréhension de la part de la société sans gommer l’événement ou leur parentalité. Tous, étaient dans un ‘devenir parents’, avaient commencé ce processus de parentalisation. Ce qui m’intéresse c’est de nous mettre toutes et tous face à leur parole, face à cette partie d’eux-mêmes qui est endeuillée, face à ces ventres imprégnés non pas de quelque chose de « faux » ou d’un événement lambda et, au travers de leur travail de deuil et de résilience de nous questionner nous-mêmes sur une nécessité d’évolution dans notre rapport à ces morts précoces. Cette exposition est une volonté d’entrer en dialogue avec le visiteur, d’ouvrir au soi de chacun et de poser la question de l’intime au sein du collectif.
Programme
1 jour 9 heuresProgramme
Billets
Flottaison - 22/01-12h
En plus de l'exposition photo, profitez d'une expérience de flottaison immersive. Prenez du temps pour vous dans votre cocon personnel
65,00 €Vente expiréeFlottaison - 22/01-14h
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65,00 €Vente expiréeFlottaison - 22/01-16h
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65,00 €Vente expiréeFlottaison - 23/01-12h
En plus de l'exposition photo, profitez d'une expérience de flottaison immersive. Prenez du temps pour vous dans votre cocon personnel
65,00 €Vente expiréeFlottaison - 23/01-14h
En plus de l'exposition photo, profitez d'une expérience de flottaison immersive. Prenez du temps pour vous dans votre cocon personnel
65,00 €Vente expiréeFlottaison - 23/01-16h
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